Placeat tibi placentariam istam, Domine, bene✢dicere, qui farinam viduæ sarepthanæ oleumque multiplicasti, ut prandia perdiu dares Eliæ prophetæ et eidem viduæ atque filio eius, et fac ut omnes, qui placentas vel favula farinacea et cetera dulcia hic coquent, seu qui hinc sument, eiusdem sancti Eliæ memores et martyrum quadraginta, benedictionibus tuis repleantur, et dulcem ducant vitam ; quoniam tu es nutritor animarum nostrarum et corporum, et tibi gloria dirigimus : Patri et Filio et Spiritui Sancto, nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.

Seigneur, bé✢nis, s’il te plaît, cette gaufrerie (ou gozetterie), toi qui as multiplié la farine et l’huile de la veuve de Sarepta, afin de donner à manger longtemps au prophète Élie, à ladite veuve et à son fils ; et fais que tous ceux qui cuisineront ici des gozettes et des gaufres ou d’autres pâtisseries, ou qui en emporteront, en faisant mémoire de saint Élie et des quarante martyrs, soient remplis de tes bénédictions, et mènent une vie délicieuse ; car c’est toi qui nourris nos âmes et nos corps, et nous te rendons gloire : Père et Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Benedictus es, Deus patrum nostrorum, qui ponis nubem ascensum tuum, qui ambulas super pennas ventorum. Te supplicamus : sicut, per manum angeli tui, prophetam tuum Habacuc apprehendisti in vertice eius, et portasti eum capillo capitis suis usque in Babylone, ut prandium tulerit Danieli prophetæ : bene✢dic hanc avionem (vel hoc helicopterum), et defende eam (vel id) ab casu, naufragio, collisione aviaria, piratis, foco, nive, glacie, pœna motorum, perditione aërodynamica, fragmentis, intertrimento metalli dum volatur, campsatione et rotatione, omnique errore humana. Da viatoribus ut in pace et tranquillitate comedant, potent, orent, mente et computatro laborent intellectentque, et requiescant. Nautarum quoque tagmati tribue virtutem sapientiamque, et custodi eos a fatigatione et irritatione. In medio turbulentiarum, protege homines et mercaturas, et adiuva servos tuos viandos, qui aëro exvolare volunt, ut ad bonum aëroportum possint supervehi, et redeunt ad gentem suam, tibique gratias agunt per omnia sæcula sæculorum. Amen.

Béni es-tu, Dieu de nos pères, qui as posé les nuées pour être ton char, et qui marches sur les ailes des vents. Nous te supplions : de même que, par la main de ton ange, tu as pris ton prophète Habacuc, et l’as transporté par ses cheveux jusqu’à Babylone, afin qu’il apportât à manger au prophète Daniël : pareillement bé✢nis cet avion (ou hélicoptère) ; empêche-le de tomber et de s’écraser ; défends-le de la collision aérienne, des pirates, des incendies, de la neige, de la glace, de la panne des moteurs, du décrochage, des débris, de la fatigue du métal en plein vol, des égarements et détours, et de toute erreur humaine. Donne aux voyageurs la paix et la tranquillité pour manger, boire, prier, travailler sur l’ordinateur, s’employer au travail intellectuel, et se reposer. Accorde la force et la sagesse à l’équipage des aviateurs, et préserve-les de l’épuisement et de l’irritation. Au milieu des turbulences, protège les gens et les biens, et assiste tes serviteurs qui veulent voyager par voie d’air, afin qu’ils arrivent à l’aéroport désiré, qu’ils retrouvent les gens qui leurs sont chers, et qu’ils te rendent grâces dans les siècles des siècles. Amen.

Bénédiction des aliments de Pâque

Voici quelques nouvelles prières, pour bénir à la Pâque des aliments qui n’existaient pas naguère.

Bénédiction des œufs en chocolat

Domine Iesu Christe, qui de monumento existi sine alicuius adiutorio, sicut et pullus de ovo suo sine auxilio exit : benedic creaturas istas ovorum ciocolatuleorum, quas in honorem resurrectionis tuæ accipiemus, et da nobis ut, qui Pascham tuam colimus : triumpho tuo participes mereamus fieri in sæcula sæculorum. Amen.

Seigneur Jésus Christ, qui es sorti du tombeau sans l’aide de personne, à l’image du poussin qui sort sans aide de son œuf : bénis ces créatures d’œufs en chocolat, que nous allons prendre en honneur de ta résurrection, et donne-nous, qui fêtons ta Pâque, de mériter de prendre part à ton triomphe dans les siècles des siècles. Amen.

Bénédiction des tomates et fraises ou autres fruits

Clementiam tuam rogamus, Pater sancte, ut benedicas hæc rubea tomatula (seu fraga vel alia poma) quæ tua fecit dextera ; et, per vulnera Filii tui resurgentis, sanitatem tribue nobis edentibus corporis et mentis, ad maiorem gloriam tuam, qui vivis et regnas per omnia sæcula sæculorum. Amen.

Père saint, nous implorons ta majesté : bénis ces rouges tomates (ou fraises voire tels fruits), qui ont été créées par ta droite, et, par les plaies de ton Fils ressuscité, accorde-nous, qui en mangerons, la santé du corps et de l’intelligence, pour ta plus grande gloire, qui vis et règnes dans les siècles des siècles. Amen.

Bénédiction du tofou ou du témpé

Deus, qui nobis omnem herbam dedisti adferentem semen, quique multiplicasti semen nostrum, et semen administrasti seminantibus : benedic hoc brucium soiaticum, qui dauphus (vel tempe) vocatur, quodque ex soiæ lactibus coaglatis (vel soiæ semine aut lupini grano) versum est in formatico. Fac, quæsumus, ut tui famuli famulæque et famula, qui ex hac creatura dauphui (vel tempetis) gustabunt, lætantur de resurrectione tua, qui vivis et regnas cum Deo Patre in unitate Spiritus Sancti : Deus, per omnia sæcula sæculorum. Amen.

Dieu, qui nous as donné toute plante herbacée, portant semences, toi qui as multiplié ce que nous avons semé, et qui donnes la semence à celui qui sème : bénis ce fromage de soja, ce tofou (ou témpé), de layt de soja caillé (ou fait à partir des graines de soja ou de lupin). Fais, nous t’en prions, que tes serviteurs et tes servantes, qui goûteront de cette créature de tofou (ou témpé), se réjouissent de ta résurrection, qui vis et règnes avec le Père, dans l’unité de l’Esprit-Saint : Dieu, dans tous les siècles des siècles. Amen.

 

 

Bénédiction de l’eau à l’Épiphanie.

Voici le rituel traditionnel pour bénir l’eau dans le rite romain, soit aux complies du 5 janvier (premières complies de l’Épiphanie), soit pendant les matines du 6 janvier: cliquez ici.

benedictio_aquae_in_epiph

We Three Kings.

L’autre jour, j’ai fait une traduction-adaptation du noël We Three Kings. Le chant est basé sur l’antienne traditionnelle (voir plus bas).

Nous voici, trois mages d’Orient;
Nous venons avec des présents,
Par montagnes,
Vaux et fagnes,
Vers l’astre très brillant.

R.: Ô astre d’un éclat ardent,
Nous guidant vers l’Occident,
Tu nous mènes
Vers la pleine
Clarté du Dieu vivant!

Bethléem, l’enfant y est né;
Nous allons roi le couronner;
On lui donne
Sa couronne:
L’or le plus raffiné.

De la myrrhe au futur défunt,
Ce sera pour lui un parfum:
Lui l’offrande
Qui nous mande
Son salut a chacun.

Dernier don: encens résineux,
À l’enfant qui est notre Dieu;
En prière,
Sa lumière
Sur nous viendra des cieux.

Le voici sans gloire ici bas:
Il est Dieu, sacrifice et roi;
Alléluia, alléluia,
Ô monde, crie de joie.

tria_sunt_munera

Musique byzantine symphonique.

Je me rappelle l’apparition du métal symphonique, genre musical qui est né grâce à des métalleux qui, loin de ce contenter de l’amateurisme, avaient suivi des études de musique.

D’autre part, le chant liturgique byzantin est réputé de se chanter toujours a cappella. Or je viens de tomber sur un truc assez inouï: dans cette vidéo, on voit une chorale byzantine, Tronos, chanter le psaume 140 (141) des vêpres, accompagnée de l’Orchestre métropolitain de Bucarest. Quoiqu’il s’agît d’un concert, cela devrait avoir sa place dans les églises.

Bien sûr, je me rappelle les vêpres à la cathédrale Saint-Paul de Londres, qui ressemblaient plus à un concert qu’à un office, où l’on avait quasi peur de chanter avec la chorale. Peut-être qu’on arriverait à trouver le juste milieux, où les vêpres dominicales pourraient attirer plus de monde, grâce à la beauté.

«La beauté sauvera le monde.» (Dostoïevski)

Deus Pater credentium.

En la fête de saint Anselme de Cantorbéry, je vous propose l’hymne Deus Pater credentium, salus in te sperantium, composé par celui-ci, et traduit par moi. Je crois que cet hymne convient parfaitement pour les fêtes des apologètes et docteurs de l’Église.
ans

Dieu, Père de tous ceux qui croient,
Salut de qui espère en toi,
Exauce-nous, tes serviteurs,
Qui te prions du fond du cœur.

2. Ô Fils de Dieu, qui nous es cher,
Qui d’une vierge as pris ta chair,
Auprès de Dieu le Père assis,
Reçois l’offrande de l’esprit.

3. Esprit du Père, Esprit du Fils,
Ô doigt du Père et bras du Christ,
Inspecte notre jugement,
Avec ta grâce l’animant.

4. Unique Dieu, sainte unité,
Quant aux personnes trinité,
Assiste-nous quand nous prions;
Exauce vœux et pétitions.

5. Très sainte Trinité, accrois
Notre espérance et notre foi;
Divinité d’Unicité,
Augmente notre charité.

6. Tu es le Dieu humain en tout,
Christ, vrai humain semblable à nous:
Sors les humains du grand danger,
Quand tu viendras pour nous juger.

8. Du fait que tu es Dieu vraiment,
Allège notre chargement;
Du fait que tu es vrai humain,
Sois la défense et le témoin.

52. Pour ton Église sois le pain;
Protège-la, sois son soutien;
Quoiqu’elle soit très émiettée,
Conserve-la dans l’unité.

54. Et garde stable dans la foi
Ton peuple, ici, en cet endroit,
Et son évêque ancré en toi,
Muni de l’arme de la croix.

57. Christ, vie, lumière et vérité,
Reflet du Père et charité,
Sauveur, Suprême Être incarné,
Alpha, Oméga, prends pitié. Amen.

Inventor rutili.

Le Samedi-Saint, pendant quelques mini-pauses (entre deux trains), j’ai fait une traduction-adaptation de l’hymne Inventor rutili vers le français. Hier j’en ai fait une autre. Je les mets ici, sur le blog, toutes les deux. La première, je la préfère pour sa compatibilité avec la musique; la seconde me plaît mieux au niveau du texte. À vous de voir.

Le texte latin est un poème de Prudence. Cette hymne se chantait le Samedi-Saint dans l’Europe Centrale chez les chrétiens de rite latin, lors de l’allumage du feu au début de la vigile pascale. Je ne suis pas un grand fan de cet usage, pour des raisons pratiques (pendant que deux personnes s’affairent à souffler sur les charbons et gâcher plusieurs allumettes, d’autres papotent ou rigolent, et deux chantres essaient de couvrir de leurs voix le bruit de fond; personne ne fait attention à l’hymne, car tout le monde est focalisé sur le feu). Néanmoins, Inventor rutili pourrait convenir aux premières vêpres de la Pâque, là où il n’y a pas de vigile pascale.

Première version

Inventor rutili
Inventor rutili
Inventor rutili
Inventor rutili

Tu peins le ciel avec le feu des étoiles ;
La lune brille aussi de lumière pâle ;
Mais tu nous fais tirer du feu d’une pierre :
L’étincelle au départ de notre lumière.

Le feu vient du caillou : une parabole ;
C’est toi la pierre, ô Christ : voici le symbole ;
Notre espoir est en toi ; car ton étincelle
Allume en nous la foi, Roc de tes fidèles. Amen.

Seconde version

Inventor rutili
Inventor rutili
Inventor rutili
Inventor rutili

Tu peins le ciel avec des étoiles en feu ;
La lune brille aussi, nous éclairant, ô Dieu ;
Mais tu nous donnes, Christ, lumière du caillou,
Une étincelle étant début du feu pour nous.

Tirant feu du caillou, tu nous fais savoir :
C’est toi la pierre, o Christ, la vraie lumière, espoir ;
Une étincelle issue de toi nous embrasa,
Dans ton corps établis, sur le roc de la foi. Amen.

Grates peracto.

Voici une hymne, Grates peracto iam die, que j’ai traduite vers le français, pour les complies du temps de la septuagésime, qui commence aujourd’hui. La doxologie de l’hymne a déjà été traduite par Charles de Courbes.

Merci, Seigneur, pour la journée,
Car la lumière est terminée,
Et maintenant que vient la nuit,
Notre oraison vers toi s’en suit.

Les buts que nous avons ratés
Ce jour, fais-les-nous regretter;
Que le sommeil ne soit brisé
Des coups de l’ennemi rusé.

Alors qu’il tourne comme un lion
Pour dévorer, par tentation,
Prends sous tes ailes tes enfants;
Accours, ô Père, et nous défends.

Oh, quand viendra le jour sans fin,
Cette lumière sans déclin?
Quand irons au pays promis,
Qui ne connaît point d’ennemi?

À Dieu le Père soit honneur,
Et à son Fils, notre Seigneur;
Au Saint-Esprit semblablement,
Ores et perdurablement. Amen.

Te læta mundi conditor.

Voici ma traduction de l’hymne Te læta mundi conditor, pour les premières vêpres de la Septuagésime.

Toi, qui as fait le monde grand,
Dans ton repos nous intégrant,
Les chœurs des cieux te chantent vifs,
Sans s’arrêter, des chants festifs.

Comment chanter nous siéra-t-il
Sur cette terre de l’exil,
À nous, dans ce travail pénal,
Déchus de sainteté, banals?

Mais toi, qui proclamas heureux
Les gens qui pleurent, Seigneur Dieu,
Fais-nous pleurer tous ces péchés
Qui dans l’exil nous ont gâchés.

Ainsi, Seigneur, rends-nous adroits,
Remplis d’amour, espoir et foi;
Dans ton repos, fais-nous chanter
Tes hymnes de festivité.

À Dieu le Père soit honneur…